LE LIVRE DES SENS INNOMBRABLES

 LE LIVRE DES SENS INNOMBRABLES

 

 - « Qu’il est grand, le grand et saint Seigneur du Grand Eveil ! 

 

Sans tache, sans souillure, sans attache, le maître et dompteur des dieux et des hommes, des éléphants et des chevaux qui imprègne tout du vent de sa Voie et du parfum de sa Vertu.

 

Paisible est sa sagesse, dégagée son affection, attentive et calme sa réflexion, son esprit est en extinction, sa conscience anéantie, sa pensée aussi est apaisée ;

Il a à tout jamais coupé court aux raisonnements erratiques comme le rêve et ne connaîtra plus les éléments, les agrégats, les domaines et les activités sensoriels.

 

Son corps ne relève ni de l’existant ni de l’inexistant, il n’est ni causé ni conditionné, ni en soi ni pour autrui, ni carré ni rond, ni court ni long ;

Il n’émerge ni ne sombre, ne naît ni ne disparaît ;

Il ne crée pas, ne suscite pas, n’agît ni n’opère ;

Il n’est ni assis ni couché, ne marche ni ne demeure, ne se meut ni ne se tourne, ne reste pas oisif ;

Il n’avance ni ne recule, n’est ni ferme ni frêle, il n’est ni n’est pas, il n’acquiert ni ne perd, il n’est ni ceci ni cela, ne part ni ne vient ;

Il n’est ni bleu ni jaune, ni rouge ou blanc, ni pourpre ni violet, ou d’une quelconque couleur.

Il naît de la moralité, de la concentration, de la sagesse, de la délivrance, du savoir et de la vision, il se déploie des trois sciences, des six pouvoirs, des auxiliaires de la Voie, il émerge de la compassion, des dix forces, de l’assurance, il surgit ayant pour causes et conditions les actes de bien des êtres.

 

Il se montre dans un halo d’or empourpré d’une toise six pieds proportionné, éclatant, éminemment resplendissant ;

La marque de la touffe s’enroule en forme de lune, la lumière du soleil est sur sa nuque, ses cheveux bouclés sont bleu foncé, couronnés du chignon de chair ;

Le miroir limpide de son pur regard se dirige vers le haut comme vers le bas ;

Ses sourcils s’allongent en bleu foncé, droites sont sa bouche et ses joues ;

Il a lèvres et langue d’un rouge sain, comme d’une fleur de cinabre, quarante dents blanches comme une neige radieuse, le front large, le nez bienfait, le visage ouvert, la poitrine marquée d’une croix auspicieuse, un torse de lion ;

Il a les mains et les pieds souples, munis des roues à mille rayons, les aisselles et les paumes pleines, celles-ci préhensibles dans les deux sens ;

Ses bras sont droits et longs, ses doigts effilés, sa peau est fine et douce, les poils se tournent vers la droite ;

Chevilles et genoux ne sont pas visibles ;

Les parties secrètes sont cachées comme chez le cheval ;

Ses muscles sont fins, ses articulations maillées ;

Ses jambes comme celles du daim ;

Resplendissant de dos comme de face, il est d’une pureté immaculée, la boue ne le souille point, il ne subit pas la saleté.

 

Ses trente-deux marques, telles qu’elles sont ainsi, paraissent visibles, alors qu’en réalité sa forme n’existe ni comme marque ni comme non marque ;

Toutes ses marques d’existence sont au-delà du rapport avec l’œil, …

Il en va de même des marques et caractères du corps des êtres.

 

 - « Nous inclinons tous ensemble la tête et rendons hommage au saint sans attache ;

Nous inclinons la tête et prenons refuge en le visible Corps de Loi ;

Nous inclinons la tête et prenons refuge dans le Sublime aspect ;

Nous inclinons la tête et prenons refuge dans l’Inconcevable son Brahmique ;

Tous ensemble nous inclinons la tête et rendons hommage à la Roue de la Loi ;

Nous inclinons la tête et prenons refuge dans les liens causaux, les Vérités, les Perfections…

 

Il a été capable de renoncer à tout ce à quoi l’on ne peut renoncer, biens et trésors, femme et enfants, royaume et cité ;

Pour ce qui est de la Loi, il n’épargne rien, ni à l’intérieur ni à l’extérieur ;

Tête, yeux, moelle et cerveau, il fait don de tout cela aux hommes ;

Il observe les purs interdits d’Eveillés, n’inflige nulle blessure, quitte à en perdre la vie ;

Si on l’attaque par le sabre ou le bâton, la calomnie ou l’insulte, il ne se courrouce jamais ;

Au fil des éons, il se mortifie le corps sans découragement ni dégoût, nuit et jour, il contient sa pensée, demeurant en constante méditation ;

Il s’est étudié à l’ensemble des méthodes de la Voie en leur multitude, par sa sagesse, il pénètre au plus profond des facultés des êtres.

C’est pourquoi il a fait à présent sienne la force souveraine :

 - Souverain dans la Loi, il en est le Roi.

Tous ensemble nous inclinons la tête et prenons refuge en celui qui a pu exécuter l’impossible à exécuter. »

Posts les plus consultés de ce blog

LE SUTRA « FLEUR DU LOTUS DE LA LOI SUBLIME »

Le Soûtra de la Pousse de Riz