Le Soûtra de la Pousse de Riz
Le Soûtra de la Pousse de Riz
Hommage à tous les
bouddhas et à tous les bodhisattvas
Le Vénéré du monde se
trouvait au Pic des Vautours de Râjagriha ;
Le Seigneur
bodhisattva Maitreya ;
Shâriputra.
O moines, voir les
douze éléments de la Production interdépendante, c’est cela que j’appelle voir
le Dharma.
Et voir complétement
le Dharma, c’est cela que j’appelle voir le Bouddha.
Le Dharma désigne le
sublime et juste octuple sentier :
- Vue juste, pensée juste, parole juste,
profession juste, effort juste, attention juste et recueillement juste.
Connaître toutes les
réalités, c’est cela que désigne le mot Bouddha :
- Enfin pourvu de l’œil de la sublime sagesse,
voir les auxiliaires de l’Eveil et sur le champ réaliser le corps du Dharma.
Celui qui voit
constamment que les douze éléments n’ont pas de naissance ni de cessation,
qu’ils n’agissent pas
et ne créent pas de conditions,
qu’ils ne saisissent
ni ne s’attachent,
qu’ils sont tels
quels et vrais sans distorsion aucune, apaisés, tranquilles et impavides,
celui là est un
sublime grand être qui voit inépuisablement et sans répit que les douze
éléments de la Production interdépendante n’ont pas d’essence :
- Celui-là voit le Réel.
Et pourtant,
Shâriputra, ces éléments ne sont pas des causes tout en n’étant rien d’autre
que des causes, les causes mêmes de leur propre existence.
La Production
Interdépendante fait observer que de la graine naît le germe, du germe la
pousse, de la pousse la tige, de la tige la branche, de la branche la feuille,
de la feuille la fleur et de la fleur le fruit.
Du fait même de
l’ignorance naissent les formations karmiques, et ainsi de suite jusqu’au
vieillissement et à la mort, la détresse, les lamentations, la souffrance et
les douloureux affects.
En l’absence d’ignorance,
les formations karmiques sont impossibles, et ainsi de suite jusqu’à
l’impossibilité du vieillissement et de la mort, de la détresse, des
lamentations, de la souffrance et des douloureux affects.
Toutefois,
l’ignorance ne pense pas qu’elle a le pouvoir de produire les formations
karmiques ;
Les formations
karmiques ne pensent pas qu’elles émanent de l’ignorance – de même
jusqu’à :
- La naissance ne pense pas qu’elle a le
pouvoir de produire le vieillissement et la mort, avec leur cortège de détresse,
de lamentations, de souffrance et de douloureux affects.
Quelle est la nature
de la vision juste ?
- Elle consiste à contempler ce qui s’est
produit dans le passé, se produira dans le futur et se produit à l’instant
présent sans émettre de jugement d’existence ou de non-existence.
Ces phénomènes ne
viennent de nulle part et nulle part ils ne vont.
Les religieux
bouddhistes et non-bouddhistes, de même que les profanes qui peuvent contempler
ce Réel, lequel ne naît pas, ne cesse pas, ne fait pas, n’est pas conditionné,
n’adopte pas, ne rejette pas, n’est pas distordu,
Mais paisible,
tranquille, arrêté, au repos, sans essence :
- Bref, ceux qui peuvent ainsi voir les
choses, ceux-là sont apaisés, tranquilles ;
Ils comprennent et
savent qu’il n’y a pas de maladie, qu’il n’y a pas de plaie.
Chasser la croyance
au soi un seul instant, c’est comme décapité un palmier Tâla, lequel ne
repousse jamais.
C’est cela, atteindre
le réel qui ne nait ni ne cesse.
O Shâriputra, cet
être a atteint dans son entier la patience à l’égard du Réel,
et l’Ainsi-Venu, le
Digne de Vénération, l’Authentiquement et Parfaitement Eveillé, Celui qui
Dénoue les mondes, l’Instructeur des hommes et des dieux, le Bouddha, le Vénéré
du monde prophétise que cet être parviendra à l’insurpassable Eveil authentique
et parfait.
Lorsque le
bodhisattva Maitreya eut fini d’expliquer le Réel, le vénérable Shâriputra, …/
et …, se réjouirent.
Ils avaient foi dans
l’enseignement qu’ils venaient de recevoir.
Le portant au sommet
de leur tête, ils s’égaillèrent.
-
« Le Soûtra du Riz en Herbe. »
( traduction :
Philippe Cornu et Patrick Carré )
en Herbe. »